George Washington et l'esclavage

John Trumbull, George Washington avec William Lee, son serviteur personnel asservi, 1780, Metropolitan Museum of Art.

L'histoire de George Washington et de l'esclavage reflète l'évolution de l'attitude de George Washington à l'égard de la propriété des êtres humains. Père fondateur éminent des États-Unis et propriétaire héréditaire d'esclaves, Washington en était mal à l'aise, bien qu'il ait formulé cette opinion uniquement dans des communications privées. L'esclavage est alors une institution de longue date, datant de plus d'un siècle en Virginie où il vit ; il est également présent de longue date dans d'autres colonies américaines et dans le monde. Le testament de Washington libère immédiatement l'un de ses esclaves et exige que les 123 esclaves restants servent sa femme et soient libérés au plus tard à sa mort ; ils devinrent finalement libres un an après son décès.

Dans la colonie de Virginie où il grandit, Washington devient propriétaire d'esclaves de troisième génération à l'âge de 11 ans, à la mort de son père en 1743, lorsqu'il hérite de ses dix premiers esclaves. À l’âge adulte, son patrimoine personnel d’esclaves s’accroit grâce à l’héritage, aux achats et à l’augmentation naturelle par les enfants nés dans l’esclavage. En 1759, il prend également le contrôle en douaire des esclaves appartenant au domaine de Custis lors de son mariage avec Martha Dandridge Custis. Les premières positions de Washington à l’égard de l’esclavage reflétent les positions dominantes des planteurs de Virginie de l’époque, qui montrent peu de scrupules moraux, voire aucun. En 1774, il dénonce publiquement le commerce des esclaves pour des raisons morales dans les résolutions de Fairfax, un ensemble de résolutions adoptées par un comité du comté de Fairfax, dans la colonie de Virginie, le 18 juillet 1774, au début de la révolution américaine, qui rejettent la revendication d’autorité suprême sur les colonies américaines du Parlement britannique. Après la guerre d'indépendance des États-Unis, il continue à posséder des esclaves, mais soutint l'abolition de l'esclavage par un processus législatif progressif.

George Washington à cheval devant Mount Vernon en 1797.

Washington a une forte éthique du travail et exige la même chose de ses travailleurs salariés et de ses esclaves. Il fournit à sa population asservie une nourriture de base, des vêtements et un logement comparables à ceux pratiqués à l'époque, pas toujours appropriés, ainsi que des soins de santé. En échange, il les force à travailler du lever au coucher du soleil, pendant la semaine de travail de six jours, qui est alors la norme. Environ les trois quarts de ses esclaves travaillent dans les champs et les autres à la résidence principale comme domestiques et artisans. Ils complétent leur régime alimentaire en chassant, en piégeant du gibier et en cultivant des légumes pendant leur temps libre ; ils achètent des rations supplémentaires, des vêtements et des articles ménagers grâce aux revenus de la vente de gibier et de produits frais. Les esclaves construisent leur propre communauté autour du mariage et de la famille, bien que Washington les répartisse dans ses fermes en fonction des besoins de ses activités, obligeant de nombreux maris à vivre séparément de leurs femmes et de leurs enfants pendant la semaine de travail. Il utilise à la fois des récompenses et des punitions pour gérer sa population d'esclaves, mais il est constamment déçu lorsqu'ils ne parviennentt pas à répondre à ses demandes exigeantes. Une proportion importante des esclaves du domaine de Mount Vernon ont résisté à leur esclavage par divers moyens, comme le vol pour compléter leur nourriture et leurs vêtements ou pour générer des revenus, en feignant la maladie et en s'échappant vers la liberté.

En tant que commandant en chef de la Continental Army en 1775, Washington refuse d'abord d'accepter les Afro-Américains, libres ou esclaves, dans ses rangs, mais se plie aux exigences de la guerre et dirige par la suite une armée racialement intégrée. En 1778, il exprime son aversion morale à l’idée de vendre certains de ses esclaves dans un lieu public ou de diviser leurs familles. À la fin de la guerre, il exige sans succès que les Britanniques respectent le Traité de Paris (1783) qui, selon lui, exige le retour de tous les esclaves en fuite. Sur le plan politique, il estime que la question conflictuelle de l'esclavage aux États-Unis menace la cohésion nationale ; il n'en parle jamais publiquement, même dans ses discours sur les défis de la nouvelle nation ; il signe des lois qui protégent l'esclavage ainsi que des lois qui le réduisent. En Pennsylvanie, il contourne les subtilités des lois de l'État afin de ne pas perdre sa population personnelle.

En privé, Washington envisage de libérer ses esclaves au milieu des années 1790. Ces plans échouent en raison de son incapacité à réunir les fonds qu’il juge nécessaires, du refus de sa famille d’approuver l’émancipation des esclaves en douaire et de son aversion à diviser les nombreuses familles qui comprennent à la fois des esclaves en douaire et ses propres esclaves. Au moment de sa mort en 1799, 317 esclaves résident à Mount Vernon, 124 lui appartiennent directement, 40 sont loués et le reste est constitué des esclaves en douaire, appartenant à la succession du premier mari de Martha Washington, Daniel Parke Custis, au nom de leurs petits-enfants. Le testament de Washington, largement diffusé après sa mort, prévoit l'émancipation éventuelle des esclaves dont il est propriétaire ; il est l'un des rares Pères fondateurs propriétaires d'esclaves à le faire. Il ne peut pas légalement libérer les esclaves en douiare, le testament stipule donc qu'à l'exception de son valet William Lee, qui est libéré immédiatement, ses ouvriers réduits en esclavage sont légués à sa veuve Martha jusqu'à sa mort. Celle-ci ne se sent pas en sécurité au milieu des esclaves dont la liberté dépend de sa disparition : elle les libère en 1801.


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